Formation Harmoniques

Compétences développées en formation harmonique électrique

Suivre une formation sur les harmoniques électriques permet de décrypter les distorsions invisibles qui dégradent la qualité de votre réseau, d’en mesurer les impacts réels, et de mettre en œuvre des solutions adaptées. Voici ce que vous êtes en mesure d’accomplir à l’issue de la formation.

Comprendre les phénomènes de distorsion harmonique

Vous explorez en détail la manière dont les charges non linéaires perturbent le fonctionnement normal du réseau. À la différence des charges linéaires (résistives, capacitives, inductives), ces équipements génèrent des courants déformés, même si la tension d’alimentation reste parfaitement sinusoïdale.

Cette distorsion est modélisée à l’aide de la série de Fourier, qui permet de décomposer un signal complexe en composantes : une fréquence fondamentale (50 Hz) et une série d’harmoniques (100 Hz, 150 Hz, etc.). Vous identifiez comment ces fréquences multiples altèrent le fonctionnement des transformateurs, câbles, moteurs et alimentations.

Mesurer et interpréter les harmoniques

Une grande partie de la formation est consacrée à l’analyse de terrain. Vous apprenez à utiliser les outils de mesure (analyseur de réseau, multimètre TRMS) pour relever les taux de distorsion harmonique (THDi et THDu), analyser les spectres de fréquences et reconnaître la signature des équipements polluants.

Mais plus qu’une simple mesure, c’est l’interprétation qui compte : comprendre pourquoi un THDi de 28 % est problématique dans un tableau divisionnaire, ou comment un facteur de puissance global masqué par la distorsion peut impacter la facture énergétique ou la stabilité réseau.

Diagnostiquer les effets sur l’installation

Vous êtes en mesure de repérer les symptômes indirects de la pollution harmonique : échauffement anormal, vibrations mécaniques, perturbations sur les automatismes, déclenchements intempestifs de disjoncteurs, surtensions transitoires…

La formation vous aide à faire le lien entre les signaux faibles (comme la fatigue prématurée des condensateurs) et les harmoniques, souvent oubliées lors des diagnostics classiques. Vous analysez aussi les effets de résonance dans les installations comportant des batteries de compensation d’énergie réactive.

Dimensionner et corriger les installations

Enfin, vous passez à l’action : en apprenant à recommander et à mettre en œuvre les solutions de remédiation. Filtres passifs (type LC), filtres actifs à injection en opposition de phase, filtres hybrides ou encore transformateurs à facteur K… Vous évaluez leur pertinence en fonction de la structure du réseau, du type de charge, des plages de fonctionnement et du niveau de pollution harmonique.

La formation intègre également les principes de conception CEM pour limiter la propagation des perturbations dans le réseau : choix du SLT, découplage, câblage, dimensionnement des conducteurs, configuration du neutre, etc.

Normes, obligations et cadre réglementaire à connaître

Les harmoniques électriques ne relèvent pas uniquement de considérations techniques : elles s’inscrivent dans un cadre normatif strict qui conditionne à la fois la sécurité des installations, la qualité de l’alimentation et la relation contractuelle avec le distributeur d’énergie.

Norme NF C 15-100 et évolution réglementaire

La norme NF C 15-100, référence pour les installations basse tension en France, intègre la problématique des harmoniques depuis sa mise à jour de juin 2003. Elle impose, entre autres :

• la prise en compte des charges non linéaires dans le dimensionnement des câbles, des transformateurs et du conducteur neutre ;
• l’analyse des risques de résonance en présence de condensateurs de compensation ;
• le respect des niveaux admissibles de distorsion dans les installations neuves ou rénovées.

Toute non-conformité peut entraîner un déclassement de l’installation, voire des refus de raccordement.

Références internationales : IEEE 519

La norme IEEE 519 constitue un standard international pour la maîtrise des distorsions harmoniques. Elle définit des seuils maximums tolérés pour le THDi et le THDu, en fonction du niveau de tension et du type de réseau.

Par exemple :

• un THDu ne doit pas dépasser 5 % pour la plupart des installations BT,
• le THDi varie selon la puissance relative de la charge par rapport au réseau.

Cette norme est souvent utilisée comme base par les exploitants de réseaux, notamment dans les clauses contractuelles de raccordement industriel.

Contrats de fourniture et clauses spécifiques

Des opérateurs comme Enedis ou des fournisseurs en boucle locale peuvent intégrer des exigences contractuelles supplémentaires, comme :

• le contrat Emeraude, qui engage le client à limiter ses émissions de perturbations ;
• des clauses spécifiques dans les réseaux sensibles (milieux hospitaliers, tertiaires à haute densité, industrie critique).

Le non-respect des seuils peut exposer l’entreprise à des pénalités, des restrictions de puissance, voire à une rupture de service.

Enjeux de conformité et responsabilité

Dans un contexte d’électrification croissante, les installations polluantes sont de plus en plus identifiées, mesurées et régulées. En tant qu’exploitant, concepteur ou mainteneur, vous êtes juridiquement responsable des effets que vos équipements peuvent générer sur le réseau.

Se former aux harmoniques, c’est aussi :

• éviter les litiges avec le distributeur,
• garantir la pérennité de vos installations,
• rester conforme aux normes en vigueur et aux bonnes pratiques techniques.

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